6 idées reçues sur la micro-entreprise

La micro-entreprise, anciennement appelée auto-entreprise, représente une forme de société populaire qui intéresse un grand nombre des personnes désirant se lancer dans l’entrepreneuriat. Si cette option reste très avantageuse sur un certain nombre de points, il n’est pas moins vrai que beaucoup se font de fausses idées sur ces types d’entreprise. Mise au point dans cet article sur les idées reçues liées à la gestion et la création de micro-entreprises.

 

La nature juridique de la micro-entreprise

Pour le commun des mortels, la micro entreprise constitue un statut juridique à proprement parler ; ce qui est, bien entendu, une conception totalement erronée. Les micro-entreprises représentent plutôt un régime fiscal et social simplifié pour lequel peuvent opter certaines formes d’entreprises. Sont concernées, les entreprises individuelles (EI) et les entreprises unipersonnelles à responsabilité limitée (EURL) qui sont pour leur part, de véritables statuts juridiques. S’agissant des EURL, l’associé unique doit être un particulier. Par ailleurs, le régime fiscal des micro-entreprises était aussi étendu aux entreprises individuelles à responsabilité limitée (EIRL), jusqu’en 2022 où cette autorisation leur a été retirée.

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Les préconceptions sur les démarches administratives

entrepreneur qui a 6 bras et qui réalise plusieurs tachesIndéniablement, le statut juridique des micro-entreprises leur permet de bénéficier de plusieurs allègements, notamment sur les plans administratifs et comptables. Toutefois, il serait inexact de penser qu’elles en sont totalement exemptées. La portée de ces allègements varie selon qu’il s’agit d’une EI ou d’une EURL. Les entreprises individuelles sont dispensées de l’obligation faite aux autres formes d’entreprises de tenir une comptabilité et d’élaborer des comptes annuels. De plus, elles ne sont pas tenues de faire approuver leurs comptes ou de les déposer au greffe du tribunal de commerce du ressort dans lequel elles se retrouvent. Nonobstant, une auto-entreprise individuelle se doit de tenir un livre de recettes en plus d’un registre des achats pour certaines de ses activités. Elle a également pour obligation de facturer l’ensemble de ses prestations et ventes et d’en garder une trace écrite. Par ailleurs, le statut des EI ne les dispense pas non plus des autres obligations des entreprises, notamment celles relatives à l’imposition, aux charges sociales et à la responsabilité professionnelle. Les entreprises unipersonnelles à responsabilité limitée quant à elles bénéficient d’allègements beaucoup moins importants que ceux des EI. Contrairement à ces dernières, les EURL doivent tenir une comptabilité et procéder à l’établissement de leurs comptes annuels. Les comptes ainsi établis sont ensuite déposés au greffe du tribunal de commerce compétent. Enfin, l’associé unique doit aussi approuver les comptes de sa société. Les facilités accordées à ces entreprises apparaissent donc principalement sur le plan fiscal. À cet effet, elles sont exemptées de la souscription de déclaration de résultats.

 

Les subjectivités en matière de comptabilité

Sur ce plan également, il existe plusieurs idées reçues. Tout d’abord, les micro-entreprises sont considérées comme les plus avantageuses économiquement ; ce qui est tout à fait discutable. Il est vrai que les auto-entreprises bénéficient d’un abattement forfaitaire à l’occasion du calcul de l’impôt sur les revenus (IR). Cependant, il convient également de remarquer que ce calcul ne se fait pas sur la base d’un revenu net. De même, certains affirment qu’il est indispensable pour une micro-entreprise de se munir d’un compte bancaire professionnel. Une fois encore, il s’agit d’une idée reçue non avérée. En la matière, la Loi Pacte de mai 2019 dispense les auto-entrepreneurs d’une telle obligation, pour peu que leur chiffre d’affaires (CA) ne dépasse pas la limite fixée par la loi. Ainsi, seules les micro-entreprises enregistrant durant deux années consécutives un CA supérieur à 10 000€ sont tenues d’ouvrir un compte bancaire consacré à leur activité.

Pour les autres, l’utilisation d’un compte courant quelconque ne représente pas un problème. Par ailleurs, contrairement à la pensée populaire, les auto-entrepreneurs sont également assujettis au paiement des charges sociales. La loi prévoit des taux applicables aux entreprises en fonction de l’activité exercée. Toutefois, une micro-entreprise peut également bénéficier d’une exonération en la matière dès lors qu’elle justifie d’un CA inférieur au seuil de franchise fixé par la loi.

 

Les idées reçues en matière de recrutement

Il s’agit également d’une idée reçue largement partagée dans le milieu de l’entrepreneuriat. Pour nombre de personnes, le statut d’une auto-entreprise ne lui permet pas d’embaucher des salariés. Cela est pourtant totalement faux. La micro-entreprise peut, au même titre que toutes les autres formes de société, engager du personnel pour assurer et faciliter son fonctionnement. Pourtant, l’intérêt financier de ce régime pour les auto-entreprises qui emploient des salariés s’avère plus que douteux, notamment en raison des charges sociales. Il leur est plus profitable d’opter pour un autre régime pour profiter de meilleures modalités d’imposition.

 

Les préjugés en matière d’immatriculation

auto entrepreneuse qui analyse ses résultatsL’idée selon laquelle les micro-entreprises ne sont pas tenues de s’immatriculer s’avère également infondée. Il est vrai que ces sociétés bénéficiaient d’une exemption en la matière, mais elle leur a été retirée par la Loi PINEL votée en 2014. Dorénavant, toutes les auto-entreprises sont tenues de se faire enregistrer au registre dont ils dépendent. Il s’agit nommément du RCS (Registre du Commerce et des Sociétés) et du RM (Répertoire des Métiers). Relativement aux formalités à accomplir, celles exigées pour la création d’une EI demeurent bien plus simples que celles des EURL.

 

Les opinions préconçues sur le quotidien des auto-entrepreneurs

Deux grands préjugés sont à mettre en évidence ici. La première idée reçue concerne leur développement. Pour la grande masse, les premiers mois ou années d’une micro-entreprise sont toujours difficiles ; à un point où certaines se voient contraintes de se retirer. Pourtant, il est tout à fait possible d’enregistrer des succès probants dès les premiers mois de la création de son entreprise. Il faudra néanmoins témoigner d’une grande maîtrise de son domaine d’activité et faire preuve d’abnégation et d’une grande assiduité au travail. La seconde des idées reçues est en rapport avec l’organisation du temps des auto-entrepreneurs.

Plusieurs personnes pensent qu’un auto-entrepreneur ne dispose jamais de temps pour lui-même et qu’il est obligé de se consacrer à plein temps à la gestion et au développement de sa société. Il faut aussi dire que c’est l’image renvoyée par la plupart des entrepreneurs individuels ou des chefs d’entreprises. Néanmoins, un auto-entrepreneur peut organiser ses horaires de travail aux fins de parvenir à un équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie privée. Sa situation n’est tout de même pas à confondre avec celle d’une personne entièrement libre ou indépendante.

 

Pour aller plus loin :

Créer son auto-entreprise, c’est plus simple qu’on le pense

L'auteur : Frédéric COURTOIS
L'auteur : Frédéric COURTOIS

En tant que fondateur de Made-in-entreprise.fr, je me suis spécialisé en création d'entreprise et en Web Marketing. Mon expérience et mon besoin de me former, de m'informer et de rester perpétuellement en veille me permettent de vous proposer des contenus toujours plus pertinents. Je partage avec vous mon savoir au travers de formations, d'articles de blog, de livres blancs et d'outils pour vous aider à créer ou gérer votre entreprise le plus sereinement possible. N'hésitez pas à me poser des questions via les commentaires ou le formulaire de contact, j'y répondrai.

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